Coppieters fait son Gala

9:10 PM Anthony 1 Comments

 

Marius, c'est mon ami! Certes, il a un peu cafouillé avec les accélérations et les logarithmes en début de pandémie. Puis il m'a légèrement plagié. Mais récemment, plus de griefs: Marius va au JT pour expliquer ce que je n'ai pas le temps d'écrire sur le blog. Parfait!

Mais rassurez-vous, j'ai trouvé d'autres têtes de turc! Deux, en fait. Yves Coppieters et AstraZeneca. Aujourd'hui, on s'occupe du Sieur Yves.

Il y a tout juste un an, nous apprenions que la quarantaine n'existait pas que dans les albums de Tintin:

Il y a un an également, les épidémiologistes étaient eux bien au courant de ces concepts de quarantaine, d'isolement et de distanciation. Et pour nous l'expliquer, ils parlaient "d'aplatir la courbe". Ils publiaient même leurs modèles mathématiques d'aplatissement de courbe dans de prestigieuses gazettes, comme ici dans Science, une publication de mai 2020.

Le graphique supérieur représente la distanciation: en rouge, la vie de 2019; en orange, un léger "tour de vis"; en vert, des "mesures plus strictes". Le graphique inférieur montre l'impact modélisé sur les contaminations: le tour de vis repousse l'échéance, le confinement écrase la courbe. C'est clair et limpide.

La question à deux balles maintenant, concernant le tour de vis: entre les BBQ de Nollet, l'école de Désir et les commerces de Clarinval, qui sacrifie-t-on? Un autre article, dans Science en décembre, a étudié l'impact de ces différentes mesures, à travers le monde, lors de la première vague.

Mesure la plus efficace: rassemblements limités à 10 personnes. Pas de quoi réouvrir les théâtres... mais Jean-Marc est bon avec sa petite bouffe entre amis. Seconde mesure, en terme d'efficacité sur la propagation du virus: fermeture des écoles et universités. Allez l'expliquer à Caroline et Valérie! Et pour compléter le podium, on fera appel à David pour s'occuper de la plupart des commerces non-essentiels.

Dernière question importante, et on revient pour ça au premier article: quand faut-il entrer en confinement? En vert, on commence le jour J. En gris, 5 jours plus tôt... la vague devient une vaguelette et on épargne certainement pas mal d'hospitalisations et de décès. En mauve, 5 jours plus tard et la vague devient un tsunami.

Mais ce ne sont que des modèles mathématiques, il faut les tester dans la vie réelle. Et bien la Belgique l'a déjà fait. D'abord une première vague. Ensuite, la vaguelette de l'été, contrôlée grâce à un conseil de sécurité convoqué en urgence par Jan Jambon un dimanche matin. Et le tsunami de l'automne. Pour bien prendre conscience de la gravité de ce qui se préparait en Belgique alors que GLB faisait le pitre, voyons la comparaison du NYTimes entre tous les pays, rapportée sur la même échelle. La République Tchèque fait dans le chameau à trois bosses. Mais en octobre, c'est nous avons largement crevé le plafond! Belgium, one point. 

Revenons-en à ce cher Yves. Depuis quelques mois, il nous répète qu'il faudrait pouvoir réouvrir plus de secteurs. On peut mettre ça sur le compte d'un légitime optimisme printanier: le retour des hirondelles, les vaccins tant annoncés... passe encore.

Mais vendredi dernier, après ce Codeco digne d'un 23 septembre, il se fendait d'un béat "serrer la vis n’est pas encore proportionné à la situation. On doit encore attendre et voir l’évolution des indicateurs". Attendre quoi, au juste, Godot? Pendant 5 jours? Le département d'épidémiologie de l'ULB aurait-il donc oublié de renouveler son abonnement à Science? Ou bien entre deux apparitions au JT, on n'a plus vraiment le temps de lire?

Pour un épidémiologiste, quel est le compliment haddockien équivalent à "marin d'eau douce"?


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1 comment:

  1. A nouveau une top analyse... Pourquoi tu ne peux pas avoir tord parfois???? On nous a fait espérer, mais surtout bosser comme des dingues pour assurer un retour en partie en présentiel, et maintenant, on ferme, retour en 100% distanciel. Comment planifier un travail sérieux????

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