Seattle Half Marathon

3:06 PM Anthony 2 Comments

 

Le semi-marathon de Seattle a quelque chose d'adorablement détestable. Ou l'inverse, je ne sais pas.

Le dimanche de Thanksgiving est un jour idéal pour ne rien faire, recharger les batteries avant d'aborder le dernier mois de l'année, souvent chargé. Au lieu de cela, levé à 5h30 du matin, le thermomètre indiquait 0,2°C. Au moins, il ne pleut pas!

Arrivé au départ, le DJ et le MC faisaient de leur mieux pour sortir la foule de sa torpeur. Sans grand succès. Quelques minutes avant le départ, silence de cathédrale lorsque retentit l'hymne national, chanté a capella et suivi d'une fort patriotique clameur.



Le signal de départ retenti enfin, on va pouvoir se réchauffer. Le claquement métronomique des godasses sur le bitume résonne, amplifié par les hauts bâtiments longeant les rues ondulantes de la ville.

Le jour se lève à peine quand on entre dans un long tunnel sombre, qui nous amène sur la I-5. L'autoroute I-5 se déroule le long de la côte Pacifique, entre les frontières canadienne et mexicaine. A Seattle, elle est à trois sens: vers le nord, vers le sud, et en alternance en fonction de l'heure de la journée. Aujourd'hui, c'est direction nord et le seul moyen de déplacement autorisé est la course à pied. Quel bonheur de faire son paisible jogging dominical sur une autoroute à 5 bandes entourée de deux autoroutes à 5 bandes!

Un peu plus loin, sur Ship Canal Bridge, l'autoroute à trois sens devient un viaduc à deux étages. Au niveau inférieur, c'est un peu comme un tunnel suspendu, entre vertige et claustrophobie. Le soleil, enfin levé, perfore cet étrange édifice de ses rayons horizontaux, dessinant sur la route de grandes ombres en plein effort. A gauche, entre Lake Union et un ciel bleu éclatant aux nuances orangées, Aurora Bridge et le Space Needle déploient leurs silhouettes caractéristiques. Somptueux!

Parlons de la course! Sans entraînement régulier depuis le mois de mars, et avec un kilométrage culminant à 400 pour 2024, le but n'était absolument de rechercher la performance. Un temps de 2h10 semblait être un objectif raisonnable, avec une secrète ambition d'approcher les deux heures. Il fallait donc partir lentement et garder le cardio dans la zone verte pour espérer tenir la distance.

Tu parles! Vers le 6ème kilomètre, le cardio en zone rouge écarlate, me voici derrière les meneurs d'allure pour 1h50. Frein à main! Je suis resté dans leur sillage jusqu'au 13ème kilomètre et le pied de l'interminable montée d'Aurora Avenue. Manque de jus, j'ai dû les laisser partir dans les passages à plus de 9%.

Mais qui dit interminable montée, dit aussi long toboggan pour redescendre, tout schuss, vers Seattle et la ligne d'arrivée. Les meneurs d'allure étaient là, à un jet de pierre. J'ai bien cru les rejoindre mais, pointe d'asthme dans cette belle atmosphère glaciale, l'élastique a cassé.


Et comme chaque fois, l'organisation avait soigné le design de la médaille.
C'est ça le semi-marathon de Seattle. Malgré des conditions et un parcours difficiles, aussi horrible que merveilleux, on se surprend à y courir mieux que prévu. Avec un temps de 1h50m41s, on a une bonne base, sur laquelle on peut à nouveau rêver en 2025 de construire l'ambitieux projet Breaking90.



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2 comments:

  1. Quel récit ! Un itinéraire qui semble rempli de charmes bitumeux...
    Bravo pour ta performance malgré le froid et le manque d'entraînement !

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  2. Génial, cela valait la peine de prendre le départ ! Merci pour le récit ! Et je suis curieuse de savoir quel est ce projet breaking90...

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