Un mystère résolu
Il y avait quelque-chose d'un peu étonnant depuis janvier dans les statistiques de visites de ce blog:
Belgique, c'est vous. Etats-Unis, c'est moi. Suisse, c'est moi quand je suis allé en Suisse. Suède, c'est Elodie quand elle est allée en Suède. Ukraine, Mexique, Côté d'Ivoire, Allemagne et Japon, ce sont des visites aléatoires. Mais la Nouvelle Zélande, avec 64 visites?
J'avais bien une idée, selon le principe que les amis de mes amis sont mes amis. Un commentaire posté il y a quelques jours est venu confirmer mes soupçons (je me demande d'ailleurs où trouver le blog du Belge chez les Kiwis!). Merci François pour ce lien (que vous avez certainement tous lu!) qui parle des différentes stratégies pour peupler un labo.
Voici donc une occasion de vous parler de ma stratégie pour peupler le Pategaumais Lab. Le budget me permet de recruter un(e) technicien(ne) et un(e) postdoc.
J'ai commencé par le poste de technicien(ne). Ce sont les ressources humaines (HR) qui reçoivent les candidatures et me transmettent leur sélection. Au premier tour, j'ai repéré un gars dont le CV me semblait parfait. Impression confirmée lorsque je l'ai interviewé. Mais HR était plus réservé et préférait la deuxième candidate. J'ai donc suivi l'avis de HR... mais la fille a choisi d'aller dans un autre labo. Mert! J'ai continué à interviewer d'autres candidats, sans succès. Une fille était folle et ça avait complètement échappé à HR. Et rien de brillant ne se présentait dans les nouveaux CVs. Un peu déprimé, je suis donc retourné à ma première idée, j'ai revu le gars et je l'ai engagé. Il commence le 1er avril. Il est originaire d'Hawaii (Maui, pour ceux qui connaissent bien le coin), il sort de l'unif, il a travaillé bénévolement dans un labo d'immuno depuis juin, il est très sympa et très malin (HR avait tort!). Il ne le sait pas encore, mais je vais faire de lui un tueur pour le jour où il partira commencer une thèse ailleurs dans 2-3 ans.
C'est pour le poste de postdoc que les choses sont plus folkloriques. 90% des CVs viennent de Chine ou d'Inde. Et quand je dis 90%, je veux dire, littéralement, 90 des 100 CVs! Les meilleures lettres d'accompagnement, ce sont celles qui commencent par "Dear Professor" suivi de mon nom dans un caractère différent et avec 3 fautes. Ou celle où le correcteur d'orthographe a foiré et la lettre est adressée à "Dear possessor". Parmi la dizaine restante, j'ai fait une short list de 6 candidats, qui ont été interviewés par téléphone par HR. HR m'en a déjà éliminé 2 et demi (j'ai quand-même interviewé la demi... elle aussi était un peu folle). Reste 3. Pour une d'entre elles, que je n'ai pas encore vue, le Pategaumais Lab ne correspondra probablement pas à ce qu'elle cherche. Une autre (une belge du nord) a annulé 20 minutes avant son interview Skype. Il me reste donc une et une seule candidate, valable sur papier, que j'ai interviewé aujourd'hui.
Rien de négatif avec elle... à part les résultats de tous les projets sur lesquels elle a travaillé pendant sa thèse. Et ça, c'est un problème. D'un côté, on peut dire que ce n'est pas de sa faute si son chef ne lui a donné que des mauvais projets. De l'autre côté, même s'il est débutant, un chercheur talentueux parviendra toujours à faire quelque chose de bien à partir de n'importe quel projet.
Donc je ne sais pas trop que faire. Comme disait une de ses lettres de recommendations, 'she will do well' (remarquez l'absence de superlatifs à l'américaine). Mais le Pategaumais Lab veut être un leader mondial de sa discipline, et pour ça on aura besoin de mieux que 'well'.
Ruslan m'a dit que je devais absolument éviter l'erreur de penser qu'un candidat moins que parfait serait mieux que rien, car ce serait en fait pire que rien. J'écoute toujours très attentivement les conseils de Ruslan. Le sort de la pauvre fille est donc scellé, et c'est cruel car elle est sympa et motivée, elle doit rester à Seattle et c'était sa seule piste jusqu'à présent.
J'ai donc épuisé sans succès ma première centaine de candidats. J'essaie de convaincre un petit gars que j'ai rencontré en Suisse, un disciple de Mistigri, de venir là où les choses se passent vraiment plutôt que d'essayer d'imiter à distance et avec retard. Il est Allemand, donc il va probablement préférer un emploi stable dans l'industrie. Mais j'ai encore quelques arguments scientifiques de poids à lui exposer avant de capituler...
Ahahaha, busted!
ReplyDeleteLe belge chez les kiwis il est bcp trop faineant pour tenir un blog.
Eh beh, ca a pas l'air facile de trouver des gens, il y a pas de bons candidats qui sortent de l'ULB?
A+
Francois