Cherry blossom tree
Il était trop tôt ce matin pour faire une photo avec assez de lumière. Mais cet air de printemps m'a mis de bonne humeur, pour commencer une bonne journée après quelques journées bien puantes.
Une bonne journée car j'ai commencé aujourd'hui ma première vraie manip. Une de celles qui devrait donner un vrai résultat... pas juste une mise au point ou un génotypage. Si ça marche, ce sera mon premier résultat depuis... ouille, j'ai oublié... novembre probablement.
Une bonne journée car, même s'il ne faut pas crier victoire trop vite, il semble que les histoires de propriété intellectuelle de Mistigri pourraient bientôt atteindre un dénouement acceptable. "Acceptable", rien de plus... mais on partait d'une situation quasi désespérée. Elodie, ta collègue ici méritera peut-être des Leonidas! Ca change du crétin de Yale qui lui, selon le chef, méritait d'être pendu par les c....!
Amusante journée enfin, car je commence seulement maintenant à comprendre ce que représente Yale.
D'abord, pour donner une mesure de la comparaison, University of Washington (UW) est quand-même top 15 mondial et Fred Hutch fait dire "waaaw" à tout le monde. Donc c'est pas de la merde. Et pourtant, un postdoc à UW ou Fred Hutch, ce n'est vraiment absolument pas du tout la même chose qu'un postdoc à Yale.
Ici, un postdoc qui publie dans une bonne gazette, genre 20-25 points d'impact facteur, c'est jackpot: il reçoit un promotion immédiate et devient Professeur.
Nous à Yale, 20-25 points, ça ne donnait droit à aucune récompense. Il fallait dépasser les 30 points pour que le chef nous récompense en débouchant 2 bouteilles de champagne. Et encore, dans mon cas, on a dû partager les 2 bouteilles pour 3 publications/postdocs. Et les 30 points ne suffisent pas, il faut y ajouter le prestige: Mistigri a fait péter les 40 points mais ce n'était pas Cell/Nature/Science, donc... rien...
Corollaire de cela: je comprends maintenant mieux pourquoi c'est si difficile pour nous sur le marché du travail. On est en compétition avec les gars d'Harvard, Berkley ou Stanford qui ont aussi publié dans Cell/Nature/Science, mais il ne reste plus que quelques rares postes disponibles... tous les autres ont déjà été attribués à des gens qui ne sont pas évalués sur la même échelle que nous.
J'ai rencontré aujourd'hui à UW un de ces "petits" professeurs. C'est son ancien chef/sa belle-mère qui a fait les présentations, prétextant notre intérêt commun pour l'ADN mitochondrial. "Ce serait bien que vous travailliez ensemble", a-t-il suggéré.
Comme on dit à Bruxelles: oui bien sûr!
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